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MOITIE DOUBLE

Publié le 16 Août 2016 par George-Alain Duriot

Il existe des régions particulières dans toutes les parties du monde qui se singularisent par des coutumes adaptées à leur façon de vivre de la nature qui les environne. J’ai reçu de la famille aujourd’hui, des cousins du côté de mon grand-père, Jean Récapet. Je n’ai reconnu que la marâtre, une jolie fleur fanée dans une coquille d’oiseau. J’étais enfant quand j’allais rendre visite avec mes parents dans cette région de la Double, au Nord-est du département de la Dordogne. Je ne les aie vus pour la dernière fois que depuis trente cinq ans. Je dis à Georgette que je me rappelais de Jean-Pierre et de Marcel, tout deux morts à présent, que je me rappelle du cheval de trait sur lequel on me mettait à cru et du lait de vache que je buvais après la traite, mais tout ce que je sais de cette région de la Double, je le connais par l’ennemi de la Mort, un roman d’Eugène Leroy qui relate l’histoire d’un médecin qui essaye de vaincre la fièvre des étangs. J’étais trop petit pour me souvenir de ce que me racontais mon grand-père, de tout façon il ne me racontait rien. Je me souviens davantage des silences de mon grand-oncle Marius dont la sagesse avait imprégné tout mon être de petite allumette. Marius était curé de la petite paroisse de Paunat. Il avait été relégué par son ministère dans des minuscules bourgades depuis une dénonciation pour une relation qu’il avait avec la fille d’un général. On l’avait sommé de revenir à Bordeaux, mais il avait demandé, à choisir, la vie de campagne, qu’il était curé pour les pauvres et qu’il ne voulait pas prêcher pour les convaincus de la grande ville. Marius était universitaire et homme de lettre, il avait pris le sacerdoce comme une vocation à l’église et à son souverain, Dieu de tous les hommes. Il voulait une vie simple et ce Dieu l’avait mis à l’épreuve.

Tout enfant je me souviens de son immense bibliothèque qu’il a légué à Rose qui étai sa bonne. Marius était devenu aveugle sur la fin de sa vie. Pendant la guerre il était résistant. Personne n’a jamais parlé de lui. L’humilité c’était lui, lui c’était l’humilité. Je me souviens de ce grand homme pour sa taille de géant, un peu de son esprit dont déjà je captais la portée qui me dépassait, mais surtout de cette âme dont je n’avais pas idée de la dimension, mais cette dimension m’habite encore aujourd’hui. Il n’est pas sur la photo que je vous présente, car il était de la branche des Passegand, la famille de ma grand-mère dont l’époux, jean Récapet est tout au fond, sur la partie de droite de l’image.

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